1929 : Jean Cocteau écrit ce roman, bientôt chef-d'oeuvre, en 17 jours... L'histoire de Paul et Elisabeth, frère et soeur « à l'affection exclusive », accrochés l'un à l'autre dans leur chambre, « forteresse insubmersible »,  jusqu'à la mort. 1950, adaptation cinéma, avant plus de 40 ans plus tard une nouvelle forme proposée par le compositeur américain Philip Glass : un opéra de chambre pour  trois pianos, propre à retranscrire « une grande intimité aux tête-à-tête tout en préservant la forte puissance du drame ».
Formule reprise par l'ONB (en co-production avec le Teatro Ariaga de Bilbao), avec une mise en scène confiée à Stéphane Vérité, déjà passé par Bordeaux il y a 4 ans avec Zatoïchi. L'on retouve les deux protagonistes, orphelins livrés à eux-mêmes dans un vaste hôtel particulier, dont Elisabeth a hérité d'un (bref) mariage. Rejoints par deux amis, cette dernière va tout faire pour empêcher le rapprochement de Paul avec l'une d'elle, Agathe, jusqu'au final tragique. Un parcours comme une parabole de l'adolescence et sa fin inévitable, rejetée en bloc par Paul et Elisabeth, dans un « désir morbide d'immobilité ».