Exfiltrés

Pour porter cette histoire vraie à l'écran, Emmanuel Hamon, issu du documentaire s'entoure de comédiens professionnels et instille à son film le plus de réalisme possible. Dans le sillage de Faustine d'un côté et de ses sauveteurs de l'autre, la caméra saisit l'entraide qui entoure Sylvain et transcende les différences et la désillusion de la jeune femme face à la violence. Pourtant, passée la description des faits, Hamon et sa caméra ne semblent porter aucun message que celui d'une recréation des évènements, des faubourgs de Rakka aux salons français. C'est en vain qu'on cherche un point de vue tant sur la situation en Syrie que sur les réactions en France, simple témoin, le film ne cherche jamais à nourrir un regard, créer un débat ou pointer une situation. Aucune motivation profonde des protagonistes, hors l'amour familial, n'est explorée. Toute réussie que soit la reconstitution minutieuse, elle ne sert aucun propos poussant le film vers le documentaire et finit par lasser. Les efforts du casting ne suffisent pas à rendre l'ensemble suffisamment vivant pour entretenir un suspense déjà éventé par le titre du film. Un exercice de style qui reste très limité.