Haïm/McVicar

La saison démarre fort avec la présence du metteur en scène lyrique à succès David McVicar dont on a déjà vu à Lille un Don Giovanni et un Faust. On se souvient de sa collaboration réussie en 2007 dans le Jules César de Haendel avec déjà Emmanuelle Haim. On ne change pas une équipe qui gagne et revoilà donc le tandem aux commandes d’Orlando, créé à Londres en 1733 et considéré comme un des sommets de l’art lyrique du compositeur avec Alcina. David McVicar, habitué des grandes scènes internationales est ravi de travailler dans une petite maison d’opéra comme celle de Lille où dit-il « on a le temps de faire des expériences, un peu comme dans un labo…. ».

Orlando dont le livret s’inspire du Roland Furieux de l’Arioste (1516) qui puise ses sources dans La Chanson de Roland, nous raconte une histoire d’amour et de chevalerie où s’invitent le merveilleux tout autant que la violence. Chassées-croisés, jalousie, intrigue, désir contrarié jusqu’à la folie, Orlando mets en scène toutes les passions de l’homme. Le rôle d’Orlando était selon la tradition du temps tenu par un castrat, en l’occurrence Senesino qui chantera dans 11 opéras de Haendel avant de se fâcher avec lui. A Lille, c’est la voix androgyne de Sonia Prina qui incarnera Orlando. Haendel explose ici la forme rigide de l’opera seria alors en vigueur pour mettre la musique au premier plan, car si l’amour rend fou alors la musique aussi doit être un peu folle. Autour d’Orlando, l’opéra propose un rendez-vous original autour des musiques baroques à danser (16 sept. de 14h à 18h) tandis que les concerts du mercredi programment les 13 et 20 oct. les solistes du Concert d’Astrée (chansons de folie et sonates).