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cinéma

Tête de turc

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Au cours d'une tournée dans un banlieue que plus personne n'ose vraiment fréquenter, un médecin est pris pour cible par des jeunes qui l'assomment et incendient sa voiture. Il n'en échappe que grâce à la présence d'esprit de l'un d'entre eux, celui-là même qui a failli le brûler vif. Ulcéré, le frère du médecin, flic et immigré arménien lui aussi, est bien décidé à arrêter le coupable d'un acte de violence gratuit et incompréhensible. Au milieu, Bora, adolescent un peu paumé, est partagé entre l'idée de se dénoncer pour l'agression et celle d'accepter la médaille qu'on lui promet pour avoir sauvé le médecin...

 

Ciné tête de turc2.jpgPascal Elbé, avec ce premier film ambitieux, prouve à ceux qui ne le considéraient que comme un acteur de comédie quelque peu léger et inconséquent qu'il a bien plus à dire que ce que sa carrière d'acteur renvoyait jusqu'alors. Tête de turc, en ne cherchant jamais à simplifier une situation et une réalité très complexes, pas plus qu'en ne prétendant porter de quelconque solution miracle, trace plutôt un parcours humain, teinté d'un suspense quelque peu maladroit. En convoquant à la fois ses amis et des acteurs qu'il admire pour interpréter des personnages tous en tons de gris, le réalisateur Pascal Elbé donne vie à des caractères complexes et jamais caricaturaux. Si par certains aspects son récit manque malgré tout de force ou de tension, il le compense par une réalisation plutôt soignée et, pour une fois dans un premier film, ni simplement illustrative, ni exagérément démonstrative. Sans prétendre présenter autre chose qu'une humanité complexe dans ses travers comme dans ses grands moments, Tête de turc est un premier film intelligent sans être prétentieux. A ce titre, et parce qu'il s'appuie sur une réalisation solide, ce premier film mérite le détour.

 

Publié le 31/03/2010 Auteur : Guillaume B.


Mots clés : cinéma