We Loft Music

C’est tendance et c’est même devenu une tendance lourde. Les concerts dans des endroits improbables renouvellent l’expérience du concert comme on dit chez les communicants. Concerts chez l’habitant, dans une église, un théâtre à l’italienne… et même dernièrement dans le superbe crématorium Uitzicht de Courtrai avec Amenra. We Loft Music participe de ce mouvement qui vise à offrir un nouveau cadre aux musiques en les délocalisant. Le postulat est intéressant car il interroge le classicisme de la représentation scénique en musiques actuelles (une scène, du son, de la lumière, un face à face public/artistes). Quitte à en reproduire le modèle dans une autre enveloppe. Pour autant, beaucoup témoignent qu’il s’est passé quelque chose d’inédit lors de la précédente édition du We Loft lors d’une date de Jay Jay Johanson au musée La Piscine. Cette année, le frisson risque de courir à nouveau dans le nouveau parcours concocté par La Cave aux Poètes. Left-field jazz avec Glass Museum à l’Ecole Nationale de Protection Judiciaire de la Jeunesse, rap coupé/collé/décalé aux Ateliers RemyCo par Chilly Jay, folk envoûté par Piers Faccini au Temple Protestant, At The Villa Cavrois avec les chavirements electro de Chamberlain, un vrai concert électro mais acoustique dans un vrai endroit : le Non Lieu, un brunch pour causer la bouche pleine autour de l’émergence et des droits d’auteur au Mange Disque, Awir Leon en loft particulier et en version acoustique pour respecter les voisins, chanson tech toujours en loft mais cette fois chez Dorothée et avec Üghett, un supplément permaculture au Mange Disque avec Sylvain Przybylski et sa barbe permanentée, un retour au bercail de La Cave et entre potos avec Club Philippe Le Danger, c’est-à-dire la bande à Awir « UNNO » Leon. Enfin, la pop poignante de Chris Garneau devrait étreindre l’Hôtel de Ville dans un brouillard propice aux effusions. De beaux itinéraires loin des passages obligés et des salles toutes carrées.
Publié le 09/01/2020