Week-ends

Des années que Jean et Christine partagent leur vie. Un jour, au supermarché, tout se détraque et le couple se désagrège lentement. Dans la maison voisine, Ulrich et Sylvette assistent à ses changements, regardant le temps passer, les couples se faire et se défaire, d'un week-end à l'autre.

Joliment écrit, au fil d'une série de vignettes temporelles, Week-ends donne à voir la déconstruction d'un couple et ses conséquences. Avec aisance, Ulrich Tukur et Noémie Lvovsky d'un côté et Jacques Gamblin et Karin Viard de l'autre composent un quatuor empreint de réalité. Sans jamais insister sur le ressenti, Anne Villacèque donne à voir le trouble des corps et des cœurs avec une belle acuité et un humour noir efficace. Dans ce jeu d'allers et de retours, le film, passé l'installation des situations, peine toutefois à trouver son rythme et à développer un propos au-delà de la réflexion sur l'amour et l'équilibre au sein d'un couple. Intelligent dans sa réalisation en instants morcelés et son approche narrative des effets du temps sur le couple, le film d'Anne Villacèque manque toutefois cruellement du ton mordant qu'il affiche, restant finalement plus convenu qu'il ne le faudrait.