Alexis Cordesse - Présences
Alexis Cordesse réalise son premier reportage photographique en 1991, dans le nord de l’Irak, alors que s’achève la première guerre du Golfe. Il a vingt ans. Un nouvel ordre mondial triomphe. L’information en direct et en continu s’impose. Répondant à la demande des magazines, il couvre pour la presse française et étrangère les principaux conflits armés de l’après-guerre froide. Il découvre en même temps que les réalités de la guerre, les dilemmes moraux que l’action d’en rendre compte engendre. Confronté au déclin de la presse illustrée et d’une profession accusée de vouloir divertir au nom de l’information, il s’éloigne, à partir du milieu des années 1990, de cette pratique du reportage et d’une photographie simplificatrice qui sacralise la violence plus qu’elle ne donne à penser l’événement.
Alexis Cordesse s’impose comme le photographe de la réflexion et du temps long : en quête d’une nouvelle éthique du témoignage, il réinvente une durée et une distance à l’événement qui lui permettent de proposer des formes susceptibles de traduire une autre réalité que celle qui nous parvient généralement par le biais des représentations médiatiques. Adepte d’un regard décalé, après coup, il propose une vision qui restitue la complexité des évènements et leur dimension politique. À travers des ensembles qui interrogent la part de manque des images autant que leur potentiel d’imaginaire, il évoque les traces laissées par l’histoire sur les hommes et leur environnement.
L’exposition au musée proposera une rétrospective des travaux d’Alexis Cordesse et reviendra sur dix ensembles, dont certains présentés pour la première fois au public.
Publié le 01/10/2021