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classique

Dafne

Dafne (2022)
On sait que la couronne de lauriers est la distinction du poète victorieux. Elle est aussi un trophée de chasse et un emblème mortuaire, commémorant le souvenir d’une passion fatale: celle qui lança Apollon sur les pas de la nymphe Daphné, métamorphosée en arbre avant de se laisser atteindre.

Au début du xviie siècle, le mythe de Daphné fournit au Monteverdi allemand, Heinrich Schütz, la matière d’une pastorale. Créée en 1627, sa Dafne marque une date essentielle dans l’histoire de l’opéra allemand. Malheureusement, la partition est détruite et seul le livret de Martin Opitz est parvenu jusqu’à nous. Sa lecture a donné à Geoffroy Jourdain l’envie de suivre à son tour les traces d’Apollon. Car la course du dieu vaincu par Cupidon, cherchant en vain à rejoindre l’objet de son désir est parfois à l’image de la quête artistique. Le fondateur et directeur des Cris de Paris a invité Wolfgang Mitterer à recréer à partir des mots de Martin Opitz une œuvre où les rôles semblent surgir de la masse chorale avant d’y replonger, où l’électronique brouille les frontières entre chant et pure vibration matérielle. Aurélien Bory a conçu pour cette métamorphose opératique un espace circulaire, enveloppant et dynamique : aussi secret que les anneaux d’un arbre, aussi vaste et profond que les sphères du cosmos antique.

Publié le 30/11/2022


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