Der Lauf
Guy Waerenburgh
Le Cirque du bout du monde _Der Lauf_ s’inspire d’un film expérimental relativement cocasse. En 1987, Peter Fischli et David Weiss filment dans un entrepôt une série d’objets mis en mouvement. Pendant trente minutes, l’imprévisible se produit. Explosions, effondrements ou départ de feu, l’entrepôt devient le théâtre d’une suite d’événements étranges et totalement fortuits. Ce court-métrage devient célèbre, et prend le nom de _Der Lauf, der Dinge_ ou _Le Cours des choses_. L’imprévisible et l’inconnu fascinent Guy Waerenburgh qui s’inspire alors du court-métrage pour créer son spectacle. S’amusant de la relation de cause à effet, il compose un autre cours des choses, un autre _Der Lauf_, un spectacle de jonglage littéralement à l’aveugle. Et pour cause ! Le spectacle démarre par un jongleur coiffé d’un seau sur la tête, faisant tourner des assiettes sur des baguettes. Construit aux antipodes d’un numéro classique, _Der Lauf_ invite le public à être acteur du spectacle. Comme une visite, il se promène de scène en scène, découvre cinq petites pièces dans lesquelles deux hommes jonglent à l’aveugle. Dans cette ambiance absurde et intimiste, le public est son seul guide. _Der Lauf_ se nourrit des ratés et des imperfections, et s’ouvre aux autres et à l’imprévisible. Faire et s’en remettre au destin. Dans ce spectacle comme dans la vie, les actions sont source d’innombrables conséquences qui mènent toujours là où on s’y attend le moins. Une fois l’action engagée, rien ne peut arrêter le cours des choses. Sauf vous, peut-être ?
Publié le 17/10/2022