Huit heures ne font pas un jour
L’histoire d’amour entre une journaliste et un ouvrier sert de prétexte à un portrait d’une famille prolétaire. Aucun misérabilisme dans cette évocation, bien au contraire. La famille, de l’enfant au grand-père, a cette joie d’exister, communicative, qui n’occulte pas pour autant tous les problèmes de la société.
A la manière d’un Demy, dont les maisons colorées et les chansons, rendent le quotidien plus féérique, Fassbinder nous montre une réalité augmentée de l’espoir que tout aille mieux. L’éducation, la lutte syndicale, la retraite, le statut de la femme, tous ces thèmes défilent et s’entrecroisent et nous sommes embarqués dans cette dynamique joyeuse. Les acteurs ont ce naturel incroyable qui nous les rend familiers. La mise en scène, pourtant sophistiquée, nous donne l’illusion de ne pas être. Un tour de force !
Cette pièce, rappellera des souvenirs doux-amers à certains et distraira les plus jeunes.
Si l’on devait faire aimer le théâtre à quelqu’un qui n’y est jamais allé, c’est cette pièce que l’on choisirait de lui montrer.
Publié le 24/10/2022