Le Chant de la Terre
S’il est vrai que la Terre chante, qui donc lui prête l’oreille ? Gustav Mahler, pour mieux l’entendre, s’isola en 1908, sans autre compagnie qu’une anthologie de poèmes chinois classiques. Tout un été, il se livra à son inspiration, entretissant en six mouvements le voyage d’une voix lyrique soutenue par les courants profonds de la symphonie. Les paysages intérieurs et intimes se répondent et se reflètent les uns dans les autres dans une partition magnifique, faite pour stimuler la rêverie de Philippe Quesne: le fondateur du Vivarium Studio s’intéresse depuis toujours aux interactions entre les corps et leur environnement, inventant pour leur dialogue des espaces sans pareil, véritables écosystèmes à interprètes, qu’il présente aujourd’hui dans le monde entier. Sa nouvelle création baigne de part en part dans le sublime mahlérien dans une version de chambre de Reinbert de Leeuw interprétée par l’un des plus grands orchestres de répertoire contemporain.
Publié le 07/07/2022