Le Roi Lear

Quand Georges Lavaudant monte Le roi Lear, on sait que ce sera du théâtre majuscule. Le metteur en scène et Shakespeare sont si bien faits l’un pour l’autre qu’on les croirait contemporains et, plus encore, amis. La pièce est une sorte de tsunami qui submerge et secoue ses personnages comme pantins de chiffon.

Dans ce chaos organisé, la folie est de règle, et chaque personnage y obéit.
Un roi, son fou, ses fils, se démènent en prise à des pulsions violentes et irrépressibles.
Le spectateur assiste médusé à un tel déferlement de mots et de gestes qu’il n’est plus sûr d’avoir encore toute sa tête.
Lavaudant place ses comédiens, parmi lesquels le toujours génial Jacques Weber, comme on le ferait de pièces d’échiquier, avant que d’un revers de manche il les envoie balader sur la scène, libres de se livrer à leurs actes les plus fous.
Le texte est d’une telle force qu’il tient tête à tout ce tohu-bohu et  heureusement, car il est, comme toujours chez Shakespeare, d’une richesse éblouissante.