9380a01945a23f0b76b6ead789c62f8a87180c25
444987962794f2bc88b96b7eff471c63c198e302
962ef21bee0283283537a7ddf5fb22a09fb64937
86dd3f272dfbe371a4d01b8fa857a43d9cbe3c11
Fermer
classique

Tosca / David Bobée

Tosca / David Bobée (2021)
Que Puccini ait su initier le siècle avec un opéra traitant de l’arbitraire violent d’un pouvoir corrompu occupé à sa seule conservation, ou des liens pernicieux que ce pouvoir tisse avec l’art et les artistes, montre à quel point Tosca ne cesse, aujourd’hui encore, de nous interroger. Questionnements portés par la mise en scène de David Bobée.

Un opéra politique sous la baguette dramatique et rigoureuse de Roberto Rizzi Brignoli.

En choisissant pour héroïne une chanteuse adulée, Puccini eu une intuition géniale. Floria Tosca, cantatrice sublime toute dévouée à son art et à son amour prenait ainsi les dimensions d’une icône de l’art du chant déployant autour d’elle l’une des plus fertile mise en abime du genre : sur scène, une chanteuse interprète et chante une chanteuse — qui parfois chante elle-même comme au début de l’acte II — et devient ainsi comme jadis Orphée une métaphore de l’art lyrique lui-même. Au moment où l’opéra allait se voir de plus en plus contesté dans sa domination, il s’auto-célébrait dans un sublime acte d’art et d’amour. « Vissi d’arte » : la portée émotionnelle immense de ces quelques mesures devenues mythiques doit tout autant à sa situation dramatique — un des rares vrais moments d’introspection de l’œuvre — qu’à cette façon de refléter en elle comme en une anamorphose l’opéra lui-même et tous les sortilèges de la voix. 

Publié le 20/01/2021


Mots clés : opera