Auditorium J + 265

On l'a attendu presque huit ans. Le chantier, d'un coût total de 27 millions d'euros, a été émaillé d'accrocs : entre fouilles archéologiques pour préserver des vestiges mis à jour, litiges avec le voisinage et un retard de livraison conséquent, on a parfois frôlé le découragement. C'est d'ailleurs avec un « enfin ! » visiblement soulagé que le maire Alain Juppé a inauguré officiellement le bâtiment le 31 janvier 2013, après un « concert d'essai » donné le 24. La grande salle, destinée à combler l'absence de lieu propice aux concerts symphoniques sur la cub, offre 1440 places et une vaste scène pour contenir l'ONBA, jusqu'alors cantonné au palais des sports et à son acoustique tout approximative. Le 31 janvier dernier donc, les musiciens de l'ONBA inauguraient officiellement ce grand auditorium situé cours Clémenceau, dans le centre historique chic, en lui offrant trois chefs-d’œuvres de Claude Debussy, Maurice Ravel et Henri Dutilleux (qui donne son nom à la grande salle). Grands moments pour un nouveau-né, qui s'enchainent à un rythme soutenu : le 25 février, à peine un mois après son éclosion, il accueille en grandes pompes les 20ème Victoires de la Musique Classique, et s'expose sur tous les écrans télé de France. Toute l'année ensuite, se succèdent concerts symphoniques, musiques actuelles, midis musicaux ( formule musicale light à l'heure du déjeuner) et récitals. En novembre, l'auditorium offre son écrin aux stars internationales et aux espoirs du clavier bicolore à l'occasion du festival L'esprit du Piano.

 

C'est donc peu dire que l'auditorium, avant tout résidence officielle de l'ONBA, souhaite se montrer ouvert à différents styles...et à différents publics. La mise en place d'un pass pour les jeunes de 16 à 26 ans et de tarifs réduits pour les demandeurs d'emploi démontre une réelle volonté de décloisonnement des musiques classiques. Le design du lieu, plus sobre, plus fonctionnel et plus contemporain,avec son entrée monumentale et ses lignes épurées, que l'historique bâtiment classé du Grand Théâtre, inauguré en 1780, attire aussi de nouvelles populations. Le programme des concerts s'adjoint entre autres des Afters de l'auditorium, dédiés au oiseaux de nuit et aux clubbeurs. En résumé, malgré certaines critiques sur l'acoustique, le lieu a su trouver sa place au cœur de Bordeaux et dans le cœur des bordelais.