Baroque aux champs…

Aux confins du Nord et de la Picardie, à deux pas de la Belgique, Saint-Michel en Thiérache est réputé pour son abbaye bénédictine fondée au VII ème siècle après J.C. et dont église et bâtiment furent baroquisés au XVII ème siècle dans le plus pur style jésuite alors en cours à Rome. Mais l’intérêt du lieu ne s’arrête pas là, car l’église abrite un orgue de 1714, instrument exceptionnel de Jean Boizard, classé Monument Historique en 1950. C’est même d’ailleurs grâce à cet instrument que naquit le festival, qui dès ses débuts accueille les meilleurs artistes et ensembles européens du monde de la musique ancienne. Notons que porté par l’ADAMA (Association pour le développement des activitées musicales dans l’Aisne), le festival bénéficie non seulement du soutien du Conseil général de l’Aisne, mais aussi - fait rare dans les partenariats - de celui de France Musique depuis 22 ans !

La formule d’un festival qui propose un dimanche complet avec deux ou trois programmes différents (11h30, 14h30, 16h30) par journée thématique et un déjeuner dans le réfectoire de l’abbaye a fait ses preuves. Du baroque allemand avec La Chapelle Rhénane et Café Zimmermann (8 juin) aux influences croisées entre Florence et les Provinces Unies avec l’Ensemble Clematis, Leonardo Garcia Alarcon et La Risonanza (15 juin) en passant par l’Italie (Ensemble Pulcinella) et les polyphonies corses (L’Arpeggiata et le Quatuor vocal Barbara Fortuna), le 22 juin, ou Haendel, l’Européen de Londres avec Les Muffatti et le Collegium Vocale Gent, le 6 juillet, l’offre est très éclectique.
Jordi Savall, grand habitué du festival et ambassadeur de l’Année Européenne du dialogue interculturel se voit consacré la journée du 29 juin sur le thème du dialogue des musiques du monde - du Maroc à Venise - et des passerelles Orient/Occident.