1689 : l’Angleterre ignore encore l’opéra, forme hybride qui a déjà conquis (à l’époque) l’Italie et la France. Le moment choisi par Henry Purcell pour composer une œuvre qui « va façonner la musique anglaise jusqu’à Benjamin Britten et au rock des années 60 ». L’histoire, inspirée d’un épisode de L’Enéide de Virgile, c’est Enée, le prince troyen, invité de Didon, la reine de Carthage, qu’il séduit puis délaisse, face aux enjeux politiques et (surtout) une magicienne féroce « qui va déchaîner esprits et foudre » pour les séparer !... plongeant la reine dans une « langueur mortelle », au service d’un personnage bouleversant, « l’un des plus beaux et touchants de l’histoire de la musique ».
Amour et séparation, éléments universels mis en avant par Bernard Lévy, qui signe ici sa première mise en scène lyrique, entourée dans les deux rôles-titres par deux révélations de l’opéra : la mezzo-soprano Isabelle Druet, révélation des Victoires de la Musique 2010, et le Bordelais Florian Sempey, en course cette année pour la même récompense.