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cinéma

Looking for Eric

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Ce n'est pas la première fois qu'un footballeur investit le terrain du cinéma. Il y a eu Ginola, plus récemment Zidane et son fameux « portrait du 21ème siècle » filmé par une nuée de caméras... L'an dernier, déjà présenté à Cannes, Maradona foulait le tapis rouge pour le film de Kusturica. Mais cette fois, le héros du film n’est pas celui qu’on croit. Le Eric du titre, c’est bien sûr Eric Cantona, footballeur. Mais c'est aussi Eric Bishop, père de famille divorcé qui élève seul ses deux fils . Il se morfond dans son quotidien de postier. A moins qu’il ne retrouve le frisson des victoires de son idole, Eric Cantona. Se remémorant les succès du « King Eric » et tirant un peu trop sur les pétards de son fils, il s’imagine reprendre goût à la vie avec lui.

 

"I'm not a man. I'm Cantona."

La force du film de Ken Loach, moins politique que dans ses précédents films, c'est cet intérêt pour le parcours d'un postier de banlieue, au bout du rouleau qui se rêve dans les succès de son idole. Il évite ainsi de tomber dans la biographie à la brosse à reluire. Et il y a Cantona, qui apparaît comme un sauveur, au bon moment et qui sait s'effacer à temps. Il s’oublie dans la deuxième partie du film, même si son nom n'est jamais loin. Et joue admirablement la carte de l’autodérision. Les amateurs retrouveront avec plaisir les fameux aphorismes qui forgèrent l'image du footballeur au sang chaud... Et même quelques trouvailles du réalisateur anglais. « Celui qui anticipe tous les dangers ne prendra jamais la mer » déclame Cantona dans un élan inspiré. Looking for Eric, une catharsis pour Eric le postier, la renaissance d’Eric le footballeur, devenu acteur. Après tout, n'est-il pas un homme mais Cantona ? Une palme manquée pour Ken Loach et son acteur, formidable Steve Evets.

Publié le 26/05/2009 Auteur : Jonathan Blanchet


Mots clés : cinéma