Elle est assise sur une chaise, seule et impassible au milieu d’un plateau nu. Elle regarde arriver les spectateurs dans l’indifférence. Nous aussi d’ailleurs, au début, on fait un peu comme si elle n’était pas là. Une lumière crue irradie scène et salle et puis elle commence à parler et capte tout de suite notre attention. Emilie nous raconte des histoires d’enfance, de parents, de HLM, de sa vie avec Fabien dans 13 m2, de son travail… Elle nous parle de son séjour à Sainte Anne, de ses crises, des effets des antidépresseurs qu’elle aimerait bien arrêter pour avoir un enfant, enfin peut-être…

Toute de noir vêtue, jambes croisées le plus souvent, elle évoque sa dépression et ses douze électrochocs. Au bout d’une heure, on ressort admiratif de l’intensité de la performance d’Emilie Incerti Formentini qui fait de la névrose une œuvre d’art émouvante et poétique traversée de flash d’humour. Un magistral et magnifique moment de théâtre documentaire écrit et mise en scène par Guillaume Vincent à partir d’une expérience vécue par une jeune femme qu’il a enregistré pendant 6 mois,