Camille, Camille, Camille
Mise en scène : Sara Veyron
Avec : Florence Bloch, Sylvie Guichenuy, Leslie Nicolau
La tragédie de la vie de Camille Claudel et la puissance évocatrice de son œuvre ont inspiré à Sophie Jabès un texte sensible et poétique où trois Camille se rencontrent à 18, 48 et 78 ans.
Elève de Boucher, puis de Rodin en 1883, Camille Claudel se distingue par une personnalité forte, dont l'œuvre, d'une authenticité rare, résonne comme un manifeste de la sculpture moderne. Sa singularité et son indépendance font d'elle une artiste reconnue par la critique dès 1904, mais les amateurs ne suivent pas. Même dans les milieux cultivés le simple fait qu'une femme veuille s'affirmer comme individu indépendant et comme artiste de métier était intolérable.
La force qui se dégage de ses œuvres, où elle traite l'enfance, l'amour ou la vieillesse, dérange, tout autant que sa liaison "sulfureuse" de 15 années avec Rodin. 15 ans après leur rupture, Camille isolée dans son atelier de l'Ile Saint Louis se retrouve dans une détresse matérielle et psychologique. Les 30 années suivantes seront le temps de l'internement décidé par sa famille. Les visites seront rares. Camille ne sculptera plus que des images dans sa tête.
Elle reste aujourd'hui une femme énigmatique, source d'inspiration pour les femmes, nous obligeant ainsi à réinterroger la société contemporaine : ne reste-il pas des traces de cette violence ?
La tragédie de sa vie et la puissance évocatrice de son œuvre ont inspiré à Sophie Jabès un texte d'une charge poétique pétrie de glaise et de sang. Ses mots sonnent tel un chant des pulsions qui s'entrechoquent, s'exposent à nu et dans lequel le chœur et le page, figures antiques et classiques, accompagnent le cheminement de Camille à trois âge de sa vie. Trois "Camille" qui se confronteront à leur destin "scellé" ou à la trajectoire des possibles vers un autre destin.
Publié le 03/03/2022