Journal d’un disparu
En 1917, un compositeur de 63 ans, marié et à l’orée de la célébrité, rencontre une jeune mère, sa cadette de 37 ans. « Sans toi,» lui confie-t-il, « aucune de mes compositions ne pourrait naître de ce désert dans lequel je vis ». Dès son retour chez lui, il s’attelle à la composition du Journal d’un disparu relatant l’amour d’un adolescent, Janíček, pour une Tzigane nommée Zefka, et les tourments de sa conscience déchirée. L’inspiration personnelle qui anime Janáček est manifeste; Ivo van Hove a souhaité la mettre en lumière en dédoublant le rôle de Janíček, de façon à laisser dialoguer ensemble le compositeur au soir de sa vie et le tout jeune homme de son rêve. Le directeur du Toneelgroep Amsterdam a en outre demandé à la compositrice flamande Annelies Van Parys de compléter le cycle, de façon à en infléchir la courbe rythmique tout en y développant le rôle et le point de vue de Zefka: la tzigane s’y interroge à son tour sur l’identité de son amant gadjo, aussi mystérieusement étranger pour elle qu’elle l’est pour lui.
Publié le 04/01/2023