Leonardo García Alarcón & Cappella Mediterranea
La colonisation du Nouveau Monde par les européens, qui entraîna un large ethnocide des amérindiens et la déportation massive d’esclaves africains, produisit également une culture métisse d’une fantastique richesse, grâce au croisement d’héritages de ces trois régions du monde. Les musiques populaires en ont toujours porté témoignage. Les œuvres religieuses et profanes des XVIIème et XVIIIème siècles, dans les palais et les théâtres, les cathédrales et les missions, semblent adopter les formes alors en vogue en Europe tout en les enrichissant de couleurs, de saveurs, de sonorités où la complexité des rythmes de l’Afrique, le placement très singulier des voix indiennes, jouent un rôle-clé. Elles prirent en outre des accents très différents entre les rivages tropicaux de La Havane ou Salvador de Bahia et les métropoles édifiées sur les ruines des civilisations précolombiennes ou dans leur immédiat voisinage à Mexico, Bogota, Lima. Argentin de naissance, Leonardo García Alarcón s’est imposé comme l’un des plus grands chefs du répertoire européen de cette période, une passion et une gourmandise particulières pour cet « autre » baroque par-delà les océans.
Publié le 07/07/2021